28/05/2010
Une politique de la ville qui n’avance pas d’un pas

« C’est une déception. » À l’issue de l’installation par le premier ministre du nouveau Conseil national des villes, Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois, n’a pas caché son amertume. Alors que les maires des villes les plus démunies attendaient l’annonce de mesures urgentes, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. « Fillon n’a rien annoncé de nouveau. Tout est repoussé à 2011 », glisse un membre de l’équipe municipale de Clichy-sous-Bois. Devant les caméras et les micros, François Pupponi, député maire (PS) de Sarcelles, exprime sa colère : « Cela fait des mois et des années que l’on dit qu’on va à la catastrophe et la réponse qu’on nous donne c’est : “on continue à réfléchir, on vous dira l’année prochaine comment on va faire”. »
les maires relayent la colère des habitants
Dans son discours, le premier ministre a insisté sur les investissements et les travaux réalisés dans le cadre du plan national de rénovation urbaine (Anru). Il a fait l’inventaire des mesures du Plan espoir banlieues (cordées de la réussite, contrats d’autonomie) mais a clairement spécifié qu’il ne fallait pas « mettre la charrue avant les bœufs ». Une forme de réponse au courrier que lui a adressé la secrétaire d’État à la ville, Fadela Amara, le 30 avril dernier. Dans cette missive, elle expliquait la nécessité du dépôt « avant le 1er octobre d’un projet de loi » sur la géographie prioritaire et l’engagement, « début 2011 », de la négociation des nouveaux contrats urbains de cohésion sociale. Une façon, selon elle, de « calmer les inquiétudes ».
Sa lettre semble avoir eu peu d’effets. Pourtant, quelques minutes après la non-annonce de François Fillon, la secrétaire d’État a assuré que le premier ministre avait tenu compte de ses demandes. « J’ai attendu des arbitrages. J’ai obtenu des arbitrages exactement sur ce que j’ai demandé. » Pendant que l’une avale des couleuvres, d’autres refusent de se plier au calendrier gouvernemental. « Les populations que nous représentons sont en colère. Quand je croise les habitants de ma ville et qu’ils me demandent quand est-ce que leurs conditions de vie vont s’améliorer, comment vais-je leur expliquer que rien ne va se passer ? » s’emporte Claude Dilain. Au point que le maire de Clichy-sous-Bois a annoncé qu’il poserait la question de sa démission aux membres du Conseil national des villes (CNV). Leur seul motif de satisfaction pourrait être l’annonce selon laquelle le gel des dotations de l’État aux collectivités locales ne toucherait pas les villes pauvres.
le désengagement de l’état
Dans une lettre adressée à François Fillon, deux jours avant l’installation du CNV, 46 élus tiraient à nouveau la sonnette d’alarme sur l’avenir de villes pauvres, au bord de l’implosion.
Parmi les signataires, Stéphane Beaudet, maire UMP de Courcouronnes (Essonne), qui justifiait son ralliement au texte par la volonté de lancer « un cri d’alarme ». « On est installé sur une bombe sociale. On a beau déployer une énergie colossale, je vois ma population se paupériser tous les jours. » La péréquation financière était une des lignes directrices du projet. Si François Fillon propose de « commencer à y réfléchir », pour les maires, c’est tout vu. « On est dans une situation aveugle. Nous sortons de cette réunion sans aides financières supplémentaires, alors que la plupart des villes pauvres votent des budgets en déséquilibre, renchérit Claude Dilain. Si on remet le grand soir à 2012, il ne va rien se passer. »
Au fond, la posture de désengagement croissant du gouvernement vis-à-vis des villes en difficulté permet à terme de faire peser la responsabilité des problèmes à venir sur la tête des élus locaux. Avec en ligne de mire, la présidentielle de 2012.
Ixchel Delaporte, l'Humanité
14:54 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ville, courcouronnes, politique | |
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26/05/2010
RETRAITE, EXPRESSION DE LA CGT DU 91
COMMUNIQUE
Déclaration de la CGT est opposée aux solutions que le gouvernement s’apprête à adopter, à savoir repousser l’âge légal de départ en retraite et allonger la durée de cotisations.
Ces « fausses solutions » ne règleraient en rien les problèmes posés.
La CGT considère que la solution au problème de
financement posé
passe d’abord par le développement de l’emploi, une politique industrielle et une politique salariale dynamique. Cela répondrait d’ores et déjà à la moitié du besoin de financement.
Ces deux aspects devant permettre de revenir à un partage plus juste de la valeur ajoutée entre le travail et le capital.
L’autre moitié du besoin de financement doit provenir de ressources nouvelles par l’élargissement des cotisations à toutes les rémunérations et par la mise à contribution des revenus financiers des entreprises.
La CGT 91 recense la commande de 23 cars par les organisations CGT pour se rendre à la manifestation parisienne, et d’ores et déjà 153 arrêts de travail dans les entreprises du public et du privé.
A aujourd’hui, nous pouvons annoncer que la mobilisation en grévistes et en manifestants sera supérieure à la journée d’action du 23 mars.
Le gouvernement entend utiliser une méthode de pseudo-concertation et un calendrier hyper court pour tenter d’anesthésier les salariés.
Sur la question des retraites, les salariés et retraités font largement plus confiance aux syndicats qu’au gouvernement et au Medef.
L’UD CGT 91 a décidé de tenir 100 débats publics dans les entreprises et les localités pour élargir la mobilisation. Les 17 premiers débats tenus ont déjà rassemblé plus de 1.000 participants et 23 autres débats sont déjà en préparation.
La carte pétition nationale de la CGT connaît un succès incontestable lors de la tenue des premières initiatives de signatures (420 signatures au Centre Commercial Evry 2, 100 dans 5 bureaux de Poste, 50 à l’école Polytechnique, 240 au Centre d’Essais des Propulseurs de Saclay…).
Les salariés et retraites sont profondément attachés au droit à la retraite à 60 ans.
Nous considérons que les syndicats peuvent bousculer les plans gouvernementaux s’ils poursuivent et renforcent la démarche unitaire engagée.
C’est dans ce sens que la CGT travaille.
Evry, le 26 mai 2010
Marc Roumejon, secrétaire général de l’UD CGT 91, et d’ Hervé Leblanc, secrétaire général adjoint de l’UD CGT 91
14:49 Publié dans Expressions libres | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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22/05/2010
FISCALITE LOCALE ET BOUCLIER FISCAL : COLERE DE MICHEL BERSON ET BERNARD VERA
“La double peine infligée par Nicolas Sarkozy aux Essonniens et aux collectivités locales essonniennes”
Lors de la deuxième conférence sur les déficits publics, le Président de la République a détaillé son “plan de rigueur” qui aura pour conséquence d’infliger une double peine aux Essonniens et aux collectivités locales essonniennes. En effet, Nicolas Sarkozy a annoncé un “gel en valeur” c’est-à-dire une diminution réelle des dotations de l’État aux collectivités locales en 2011, 2012 et 2013.
Cette mesure est inacceptable car elle conduira à l’asphyxie financière des collectivités locales qui assurent les services publics de proximité et en particulier le Département de l’Essonne qui finance les allocations de solidarité : le RMI/RSA pour les familles en difficulté, l’APA pour les personnes dépendantes, la PCH pour les personnes handicapées. Ainsi, ce sont bien les Essonniennes et les Essonniens, notamment les plus fragiles, qui seront les premières victimes de ce “plan de rigueur” alors que la crise économique et sociale est très grave.
Cette mesure est injuste car Nicolas Sarkozy veut faire porter le chapeau aux collectivités locales et faire croire qu’elles seraient responsables des déficits et de la dette publics. Or, les collectivités locales sont bien gérées et leurs comptes sont sains. Par la loi, les régions, les départements et les communes doivent voter leur budget en excédent : il leur est interdit de faire des déficits. En outre, l’emprunt des collectivités est vertueux car il permet de financer l’investissement public et non pas les dépenses courantes comme le fait l’État. Ainsi, la dette des collectivités locales – qui en représente que 10% de la dette publique - permet de financer 75% de l’investissement public, c’est-àdire les dépenses d’avenir, et de soutenir la croissance.
Pour Michel BERSON et Romain COLAS, si le redressement des comptes publics est indispensable, le véritable courage politique n’est pas de vouloir diminuer sans cesse la dépense publique mais bien d’engager une réforme ambitieuse de notre système fiscal afin de financer durablement les services publics de proximité par la solidarité nationale.
Michel BERSON, Président du Conseil général de l’Essonne Romain COLAS, Président de l’Union Départementale des Élus Socialistes et Républicains, Maire de Boussy-Saint-Antoine
10:35 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bouclier fiscal, michel berson, bernard vera | |
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